Amis lecteurs, vous qui consultez "maltalger"depuis des mois, vous savez quelle est sa spécificité, et vous, lecteurs de passage surfant sur internet, sachez-le: ce blog est destiné à recomposer et à illustrer l'identité d'un français d'Algérie de souche maltaise, à travers l'histoire mouvementée des soixante dernières années.
Mais, l'actualité que nous vivons nous atteint tous si profondément que personne ne comprendrait, à commencer par moi-même, que ce blog maltalger poursuive sa petite trajectoire personnelle, comme si de rien n'était. Aussi, en attendant d'éventuels autres développements, cette mise à jour se réfère à ces tragiques derniers jours. en proposant une réflexion en profondeur, inspirée de textes lus ça et là.
Parce que nous ne pouvons pas rester sous les effets du rouleau compresseur médiatique, qui a accumulé surinformation et désinformation, et de la déferlante compassionnelle paroxystique qui s'en est suivie, par une manipulation de masse, au détriment du raisonnement..
1er point : CHARLIE OU PAS CHARLIE ?
Ne nous attachons pas au côté "spectaculaire" d'un engouement à multiples facettes, tel qu'il ressort de ce défilé dominical, dont l'Histoire, plus tard, dira peut-être qu'il fut en France une nouvelle " Journée des Dupes", et intéressons-nous plutôt au fond des choses.
Car de développe un dangereux syllogisme : A la base, 2 prémisses indéniables :
1 - Ce sont des terroristes se voulant bras armé de l'islam qui ont assassiné les journalistes de "Charlie Hebdo " , et bien d'autres victimes.
2 - La France, traumatisée, s'est levée contre cet acte barbare; mais sa réaction a été focalisée sur les journalistes, à raison de ce qu'ils représentaient sur le plan idéologique. L'attaque meurtrière est donc devenue une attaque contre des principes, avant tout, celui de la Liberté, une liberté abstraite dans sa généralité, pouvant d'ailleurs entrer en contradiction avec son application à géométrie variable sur le terrain. ( cf, l'ostracisation de Zemmour, après bien d'autres...).
D'où, 3 - cette focalisation a très vite débouché sur une Identification pure et simple avec les seuls journlaistes victimes, illustrée par ce fameux " je suis Charlie". ce qui a abouti à mettre face à face deux positions , opposées de façon frontale : les terroristes (islamiques) et les "je suis Charlie".
Ceci amenant fatalement au point 4 - Ou bien vous êtes l'un ou bien vous êtes l'autre, et si vous ne dîtes pas que vous êtes Charlie, vous êtes donc du côté des terroristes. Or, ce dangereux syllogisme aboutit ainsi à une grave erreur, lourde de conséquences. Ce point est d'autant plus à prendre en considération qu'on assiste ça et là à une "pesée", voire une intimidation, visant les "hésitants", et plus encore les supposés " réfractaires". Le tout bien entendu au nom de la fameuse "Liberté"...On tombe alors dans une formulation dialectique : si on n'affiche pas "Je suis Charlie", on devient suspect d'attenter à la fameuse liberté de la Presse, voire à la Liberté tout court .
C'est ce qu'on pourrait appeler la " sanctuarisation de" Charlie Hebdo",statufié, porté sur les autels, curieuse destinée pour un organe de presse qui se voulait en dehors du conformisme et de toute respectabilité. Mais, l'était-il réellement?
Dernière minute : la "Une" du "Premier numéro d'Après" de Charlie Hebdo, déclenche une vague de fureur à travers le monde musulman, fureur qui, en Afrique, provoque des attaques et des incendies....contre des églises ! UN COMBLE !....Heureusement que les âmes des morts sont désincarnées, sinon, à un tel spectacle de lieux de culte chrétiens brûlés pour protester contre leur journal, ce must de l'outrance porno-scato anti-chrétienne, celles des Charb, Cabu et consorts, se...tapperaient sur le ventre de rire !
2° point: Pour quoi sont tombés les journalistes
La Vulgate officielle veut qu'ils soient morts pour la liberté de la Presse. Etrange raccourci ! Leur assassinat a pris la forme d'une exécution décidée à la suite d'une sentence de mort spécifiquement prononcée contre eux. On en connaît parfaitement la raison:leurs blasphèmes répétés contre le Prophète de l'islam. Que les victimes aient utilisé la liberté de la presse ne fait aucun doute, mais là n'est pas la CAUSE. c'est le moyen, pas plus. Les journalistes de Charlie ne sont donc pas morts pour défendre la liberté de la presse, mais à raison de leurs oeuvres. Sinon, ce sont toutes sortes de publications qui auraient du être frappées...
En plus, lorsque Pouvoir politique et Pouvoir médiatique pleurent sur la Liberté de la Presse bafouée et ensanglantée, ils font preuve, par cette abstraction, de quelque hypocrisie : il n'est évidemment pas dans leur désir de prendre la défense de TOUTE la Presse, de toute opinion! Il s'agit de la Liberté totale d'expression réservée à une Presse admise, celle par exemple qui a les honneurs des "actualités" du Big Brother Google. Cet espace de liberté ne s'applique pas à tout le monde: en sont écartés ceux qui n'ont pas réussi, aux yeux d'examinateurs qui sont juges et parties, à leur certificat d'aptitude "démocratique et républicaine".
Ce n'est pas faire injure que de dire ici que les journalistes abattus un par un ce sinistre 7 janvier 2015, en un cas de figure inverse, n'auraient pas versé un pleur - et sans doute auraient trouvé là occasion à faire une "Une" grâtinée sur leurs "confrères" assassinés si ceux-ci avaient été classés comme des bêtes nuisibles. Et le fait s'est produit dans le passé, alors même qu'il ne s'agissait que d'un tragique et banal accident de voiture. Par le dessin et le commentaire, les gens de Charlie ont souillé le cadavre défiguré de leur "ennemi", broyé contre un arbre. On se bornera ici à dire que le jour fatal, Charb, Cabu, Wolinsky et autres, ont, en un éclair, su, eux, pourquoi ils allaient mourir, et le Chrétien que je suis prie pour qu'en ces 2 ou 3 secondes décisives, soudainement face au Mystère de la Mort, ils aient eu le "réflexe du Bon Larron".
A ce stade de mes observations, j'estime qu'il convient de faire silence.Il y a de partout mille et un commentaires, certains très instructifs, qui veulent aller au fond des choses, analyser en traversant les brouillards humides du compassionnel et en évitant autant que possible les écueils des récupérations. Ce qui vient d'être couché sur ces pages est écrit en mémoire des victimes, principalement ces victimes qu'on pourrait être tenté de qualifier de "collatérales" ( employés, passants, policiers, personnes faisant leurs courses alimentaires...) sans disctinction de professions, d'origines ou de religions. Mais, collatérales, le sont-elles vraiment? Sommes-nous, chacun d'entre nous, vous, moi, de potentielles " victimes collatérales "? Hélas, je crains que non, en un monde contemporain où l'Innocence n'est plus un sanctuaire, ni même un simple bouclier.
Mais la Vie continue, et nous devons " faire comme si". Si possible, avec Foi, Espérance et Amour.