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1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 15:09

JE SUIS SOLIDAIRE. Y compris dans ce blog, qui défile ses pages dans un environnement intimiste de "petit musée", d'anecdotes diverses, de souvenirs personnels, de récits de voyages, de recensions de livres...bref, tout un ensemble qui tient un peu du puzzle, en vue de la lente et vagabonde reconstitution d'une identité...Ce fut là mon choix initial, qui présida à la création de MALTALGER - pour Malte et pour Alger, avec la France pour fléau...de la balance. Et je maintiens ce cap. j'estime en effet qu'il y a suffisamment de sites sur la toile qui sont consacrés aux incessants combats qu'avec les miens nous devons mener. ces sites, je les reçois, je m'y plonge, je m'y joins - ne suis-je pas devenu, comme bien des nôtres, un habitué des pétitions ? Les seules choses auxquelles je ne participe pas, ce sont, soit les surenchères radicales, soit les querelles intestines, surtout lorsqu'elles sont assorties d'anathèmes contre des frères.

 

IL N'EMPÊCHE QUE JE SUIS SOLIDAIRE. DANS LA LIGNE DU FAMEUX  "ONZIEME COMMANDEMENT".


 Et aujourd'hui, nous sommes le 1er Juillet.

Je n'oublierai jamais ce matin du 1er juillet 1962 :

J'étais à Alger, mais je n'étais plus chez moi (on avait du changer de quartier," par sécurité " ).

J'étais en civil, mais j'étais militaire.

J'étais citoyen - j'allais le prouver en votant ce matin-là - mais je savais l'inanité ubuesque de la chose, car le soir-même, je serais un  étranger.

J'étais dans ma Ville, mais le lendemain, elle aurait expiré, ayant perdu son âme tricolore.

J'étais éveillé, mais je vivais un mauvais rêve, un cauchemar au ralenti, dans un silence pesant précédant l'explosion inimaginable,dantesque, d'un tintamarre infernal dans les jours qui suivraient.

J'avais 27 ans depuis 3 jours, mais j'étais devenu vieux.

J'allais et je venais, mais, lorsque je me réveillerai le lendemain, au bout de la nuit, je serai devenu un MORT-VIVANT. 

Le cours de ma vie s'était jusque là déroulé dans la continuité, mais il y aurait désormais un AVANT et un APRES.

 

Le récit de ces journées a été fait, refait, et le sera encore, inlassablement, tant qu'il restera un des nôtres. Parce que la Vie continue, et qu'il y a toujours, et même: de plus en plus, à lutter...à Témoigner.

Et c'est cela qui, même meurtris, nous donne la force de réagir. Sans négliger aucune piste, aucune forme d'expression, aucun thème, fût-il en apparence anodin. Rien n'est à négliger. Quand c'est à la fois à une terre et à une existence qu'on a été arrachés, tout ce qui concerne cette terre et cette existence, même dans ses aspects les plus humbles, est revêtu de SACRALITE. Il y a bien sûr de très grands sujets, qui ont une importance capitale, au-dessus du lot, mais il n'y en a pas de "petits", qui seraient indignes d'être traités.

Nous ne devons pas être paralysés par le déséquilibre des forces en présence. je lisais ce matin dans l' éphéméride du jour publiée par "le salon beige" :  " Lettre du Père de Foucauld à René Bazin, du 1er juillet 1916 : " ...Si nous n'avons pas su faire des français de ces peuples, ils nous chasseront: le seul moyen qu'ils deviennent français, c'est qu'ils deviennent chrétiens. Sinon, avant cinquant ans nous serons chassés de l'Afrique du Nord ".  Texte archi-connu...parmi nous, mais qu'on ne méditera jamais assez. Parce que, parties d'une observation en profondeur, ces annonces ont acquis une dimension prophétique , d'une exactitude stupéfiante : avant 50 ans... Ce fut 46 ans après. 

Et nous ferions bien de décrypter, au moins en partie, la situation présente ici même, à la lumière de leur enseignement...

Merci donc au salon beige d'avoir évoqué le Bienheureux Père de Foucauld en son texte capital, si peu de temps avant son martyre.

Mais, comment ne pas remercier également notre compatriote du Maroc, sur le rempart...et dans les embuscades, depuis tant d'années, qui se regroupent maintenant en décennies, Alain SANDERS, du journal PRESENT, quotidien de haute lutte, pour son inlassable action " Partout où le combat fait rage" ( comme dit le Chant de la Légion ), témoins, à titre de simple exemple, ces manchettes-choc du journal du 25 juin :  "FELLAGHAS ET VIET dans le défilé du 14 juillet: il faut maintenant passer à la vitesse supérieure ! " et, à la date de demain : "Drapeaux verts FLN, drapeaux rouges Viet-Minh sur les Champs ! VA-T-ON ACCEPTER L'INACCEPTABLE ? "

D'autres Vecteurs aussi nous aident, mais j'ai voulu donner un "coup de chapeau" à l'Ami Alain, qui le mérite fort, lui qui en donne de temps à autre...entre deux "coups de gueule", toujours dans "Présent", ce qui est particulièrement roboratif !

Un dernier mot pour cette fois : la date du "referendum" de pseudo-autodétermination, sinistre pantomime destinée à faire croire ( à qui voulait bien le croire ) qu'un cadre juridique   était donné à la soi-disant accession de l'Algérie à l'indépendance, n'a pas été choisie au hasard. Et arrêtée évidemment d'un commun accord entre les complices d'Evian : vote , entrée du GPRA dans Alger, date officielle de l'Indépendance, ont bouclé, entre le 1er et le 5 juillet 1962, l'EFFACEMENT HISTORIQUE de la capitulation du potentat turc d'Alger en 1830, exactement au même moment de l'année. 

 C'est dès ces journées effroyables (Ô, Alger, la souillée, Ô Oran l'ensanglantée !) qu'a commencé l'entreprise d'anéantissement par dénaturation de notre histoire algérienne. Mais nous sommes là pour porter témoignage, devant les hommes comme devant l'Eternel.

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commentaires

H
<br /> Vous êtes formidable. Ils sont forminables.<br />
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M
<br /> Ton article de ce jour est magnifique, cher Pierre ! Tout y est dit et bien dit.<br />
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