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Pierre Dimech : “L’Homme de Malte”
 

Récit d’une quête d’identité
     
    Voilà un livre qu’il faut lire toutes affaires cessantes. Signé Pierre Dimech, à qui
l’on devait notamment Chants pour Malte et, plus récemment, La Désinformation
autour de la culture des pieds-noirs, ce récit est l’histoire d’une quête d’identité.
    « Une quête d’identité, direz-vous peut-être, mais Pierre Dimech n’est-il pas
français ? » Bien sûr ! Et même un Français de l’espèce amoureuse. Mais il est
aussi un Français d’Algérie. A savoir un déraciné qui, comme nous tous, quand
nous avons le moral qui part un peu en brioche, n’est pas loin de ressentir cette
France – et singulièrement en ce cinquantième anniversaire de l’exode de 1962 –
comme une marâtre.
    Dimech c’est, contrairement à une consonnance qui pourrait paraître bretonne,
un patronyme maltais qui est l’équivalent de ce qu’était Martin en France,
O’Connor en Irlande, Mac Gregor en Ecosse. Et toute la famille de Pierre Dimech
est arrivée en Algérie dans les années 1840 avec les Mifsud, les Pisani, les
Gallea, les Vella.
    Un jour, il est donc parti sur les traces de sa famille à Malte. Et notamment de
son grand-oncle, le Père Angelo Dimech, qui était capucin à Malte. Et l’on
imagine son émotion, et d’autant mieux qu’une photo est là pour en témoigner,
quand il est arrivé, en 1966, devant une échoppe de Floriana qui portait cette
enseigne : « P. Dimech, Bazaar. » Une petite boutique en tous points semblables
à celle de son grand  père, rue Vialar à Alger…
    Préfacier de l’ouvrage, l’ambassadeur de Malte en France, Mark A. Miggiani
écrit : « L’auteur affirme que “l’Algérie est ma mère, Malte est ma grand-mère…
et la France est ma marraine.” Dimech sent qu’il est algérien, maltais et français à
parts égales et, dans son ouvrage, il tisse en expert ces trois réalités qui sont
siennes, ces trois identités, effectivement, tandis que la mer Méditerranée joue un
rôle unificateur dans l’histoire. » Et comme Mistral, et comme Aubanel, et comme
Maurras (j’ai eu l’occasion de parler de sa visite à Sidi-Bel-Abbès), auraient aimé
tout çà…
    « Je suis d’Algérie, écrit Pierre Dimech (…). Je suis maltais, parce que là aussi,
c’est l’Algérie française qui a fait de ce Maltais un Français (…). Et enfin, je suis
français par Jehanne et saint Louis, par la Petite Thérèse et le Père de Foucauld.
Par Dom Gérard aussi. »
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    Jean Raspail, très présent dans ce livre, a écrit Qui se souvient des hommes ? Il
y aura peut-être un jour quelqu’un pour écrire un Qui se souvient des
pieds-noirs ? Ce livre en est l’amorce avec, en filigrane, cette lancinante question,
d’une totale actualité déjà : « Qui se souvient des Français ? » Eh bien, au moins,
nous autres, avec le petit Pierre des Tournants Rovigo. Qui ne pèche jamais
contre l’Espérance.
    • Atelier Fol’Fer, BP 20047, 28260 Anet – Tél. : 06 74 68 24 40. Fax : 09 58 28
28 66. – http://www.atelier-folfer.com. Prix : 23 euros franco.
     

    ALAIN SANDERS
Article extrait du n° 7660 de Présent, du Mercredi 8 août 2012

 


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